Tour d’Irlande (Jour 1)

Introduction

L’idée d’un tour d’Irlande à vélo a débuté en 2016, lors de ma première visite de ce pays surprenant par sa culture, sa population, ses paysages à couper le souffle. Il y a tellement à voir entre ses grandes villes comme Dublin et Cork, son bord de mer, ses collines verdoyantes et ondulantes, la fameuse région des lacs du Connemara, ses routes paisibles loin des grands axes et de son trafic. L’Irlande est vraiment un pays de cyclistes, même si, à première vue, ce n’est pas plat du tout. Le pays reste très accessible aux grands nombres, même aux débutants.

La préparation de mon itinéraire sur mon GPS n’a pas toujours été facile. Il a fallu faire des choix pour ne pas dépasser les deux semaines qui étaient une des mes conditions de départ. J’ai longtemps hésité de partir de Dublin, mais c’est encore le plus simple quand on arrive en avion avec son vélo et ses bagages. Cet itinéraire démarre donc de Dublin et revient au même endroit. Il n’emprunte pas les routes de l’Irlande du nord, dans la région de l’Ulster avec Belfast, sa capitale.

La température en Irlande oscille entre 15 et 20 degré Celsius pendant l’été avec l’agréable surprise de quelques beaux jours quand le soleil brille. La légende veut qu’on dise de l’Ecosse que c’est une pays pluvieux, mais je vous confirme que l’Irlande n’est guère mieux. Prenez soin de prendre tout l’équipement pour rouler sous la pluie, même en été. Sur le vélo, en mouvement, il n’y a pas de risque de prendre froid, mais en s’arrêtant pour prendre des photos, pensez à remettre votre veste.

Septembre est un bon mois, certes pas aussi agréable que le plein été, mais les touristes y sont moins fréquents, ce qui facilite de trouver de la place dans les hébergements et autres B&B.

Dans la campagne, il est rare de trouver des villages avec des magasins correctement achalandés. Pensez à faire le plein de provision entre deux étapes. La qualité de la nourriture en Irlande est excellente. On trouve des auberges qui vous servent le traditionnel petit-déjeuner anglo-saxon, avec des œufs, du bacon, des saucisses, des haricots et le fameux pudding noir irlandais que je vous conseille de goûter au moins une fois pendant votre séjour. Si vous supportez de manger copieusement le matin avant d’enfourcher votre destrier de métal, je peux vous garantir que vous allez tenir jusqu’à midi, voir bien au-delà. Je ne compte pas les jours où j’ai mangé le matin avant de partir, puis plus rien jusqu’à l’arrivée de l’étape, si ce n’est quelques fruits secs et de l’eau, bien entendu.

Le départ de Dublin

Le départ s’est fait un dimanche. La circulation est plus calme. Il faut s’habituer de rouler à gauche, même à vélo. Je me suis dit qu’il fallait trouver un endroit un peu excentré du centre ville et pas trop difficile. J’ai opté pour le quartier de Drumcondra qui donne un accès relativement aisé aux routes côtières qui filent vers le nord. Je voulais aussi trouver un petit hôtel où je pouvais laisser mon sac à vélo derrière moi et avoir la place de me préparer, ailleurs que sur le trottoir. Je suis parti du Maples House.

Les premiers kilomètres, en traversant le parc de Fairview. Le trafic est presque nul pour un dimanche matin. Ça me permet de réviser mon code de la route à l’anglaise.

J’ai suivi l’estuaire de la rivière Tolka sur une dizaine de km, avant de bifurquer sur au nord.

Portmarnock

La piste cyclable se poursuit plus au nord, le long de la réserve naturelle de l’estuaire de Baldoyle. Au 15km, on arrive dans le premier village après la grande ville, Portmarnock. Le temps est nuageux, mais le soleil brille. Le bord de mer est rafraîchissant après les premières heures de stress. C’est magnifique.

Malahide

La route se poursuite et on atteint le village de Malahide et son château. En réalité, l’Irlande est le pays des châteaux-forts. Il y en a partout. A croire que tous les villages de l’époque avaient son seigneur.

Skerries

La route se complique et se densifie. Je préfère rentrer un peu dans les terres pour prendre les petites routes de traverses. En passant par Sword, Ballyboughal et revenir au bord de mer par Rush. La côte est vraiment plaisante à rouler. On a le temps d’y admirer les oiseaux et les vagues, les courageux baigneurs (si, si…même en septembre). Le village de Skerries à les pieds dans l’eau. La couleur des bâtiments est osée mais ça donne de la gaieté.

Bru Na Boinne

On traverse ensuite Ballbriggan avant de filer vers Drogheda, la destination finale de cette première journée. Mais avant ça, un détour s’impose par le site mégalithique de Bru Na Boinne.

Le site est une vaste nécropole, peut-être la mieux conservée d’Europe. C’est mille ans plus vieux que Stonehenge. C’était la dernière demeure des nobles et rois, ainsi de ceux dont le rang social avait une importance dans la société de l’époque. Les tombes étaient les constructions les plus spacieuses jamais construite par l’homme, quatre mille ans avant les premiers châteaux. La végétation a recouvert petit à petit les tombeaux. Ils ont souffert des pilleurs et autres chasseurs de trésors, mais l’héritage laissé derrière eux vaut vraiment la peine de s’y arrêter.

La journée prend fin. Direction Drogheda pour rechercher un établissement où passer la nuit et surtout goûter à une bonne bière bien méritée.